Le mercredi après-midi, sur la piste du stade Barran, les enfants de l'école d'athlétisme sont encore un peu patauds. Dès cinq ans, ils s'initient aux joies de diverses disciplines (course, lancer de poids, sauts…), avec parfois quelques accrocs. Bastien est attentif, au milieu du petit groupe, et s'empresse de les réconforter. Et hop, ça repart ! Quelques étirements sous forme de jeux terminent la séance.
« Courir, cela me motive aussi pour les études »Le jeune homme de seize ans, coureur à pied de demi-fond, est en renfort pour encadrer les enfants de 5 à 10 ans, au sein du VVF athlé (1). Aux côtés d'un autre jeune athlète du club, Cédric Morisse, Bastien Auger est volontaire pour cette mission qu'il assume avec plaisir. « J'aime bien m'occuper des petits, leur apprendre ce que j'ai appris moi-même, avec les conseils du coach, pour simplifier. »
Consacrer une partie de son mercredi après-midi aux plus jeunes, alors que son emploi du temps est déjà chargé, ce n'est pas un problème et pas très compliqué. Il habite à 500 mètres du stade et vient à pied ! « Courir, cela me motive aussi pour les études », confie le jeune homme.
Cette démarche est encouragée par les responsables du club, toujours en recherche d'encadrement. Pour être entraîneur, il faut avoir dix-huit ans et être titulaire d'un diplôme fédéral. Autant susciter des vocations assez tôt ! Le club leur propose de passer le Bafa (2). Ce parcours mêlant expérience et formation convient bien à Bastien. Déjà, avec Cédric, il prépare des fiches d'entraînement adapté aux petits.
Élève à Jean-Turpin, l'école du quartier située à deux pas des pistes, puis collégien à Fernand-Léger, à l'autre bout de la ville mais toujours à côté d'un stade, Bastien est entré cette année au lycée Brisson, en seconde sciences et technologies. Il envisage de poursuivre des études supérieures pour enseigner le sport, avec un brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport.
« Quand j'étais petit, j'étais content d'être devant et de couriravec les autres »
Tout en continuant à progresser en tant que coureur. C'est à l'âge de huit ans qu'il a découvert ce sport, lors d'une journée portes ouvertes : « Quand j'étais petit, j'étais content d'être devant, de voir la ligne d'arrivée et de courir avec les autres. »
Depuis, Bastien ne s'est jamais arrêté de courir : « Il y en a qui préfèrent le sprint, moi c'est le demi-fond, les longues distances, maximum 5 à 10 kilomètres, pour le geste, la foulée. »
Trois à quatre fois par semaine, Bastien s'entraîne durant 1 h 30 à 2 heures. Le week-end, il participe aux compétitions, en salle, à Orléans (Loiret), et sur piste dont la saison s'achève, laissant place à celle du cross. Classé au niveau régional, le jeune cadet vise maintenant le Championnat de France, après une année perdue à cause d'une blessure. C'était la première fois mais il en est sorti encore plus motivé : « Sur le coup, j'étais dégoûté mais je n'ai jamais pensé arrêter. »
Bastien travaille désormais avec un objectif : courir le 800 mètres en 2 minutes, alors que son temps actuel est de 2 minutes et 9 secondes. Manu, son coach, prépare ses programmes pour y parvenir.
« Si t'as mal, tu arrêtes ! »« Pour courir plus vite, il faut se battre contre soi-même, aller chercher plus loin. » Les séances sont plus ou moins longues et permettent de développer différentes performances. « Manu me dit toujours : "si t'as mal, tu arrêtes !" » L'athlétisme peut causer des tendinites, qui passent. Mais attention aux blessures qui peuvent laisser des séquelles. Heureusement, Bastien s'en est bien remis. Quant au haut niveau, il n'y pense pas vraiment. Il s'occupe des petits depuis trois ans : « Quand je les vois revenir l'année suivante, qu'ils aiment courir, ça fait plaisir de partager ma passion. »
(1) Vignoux Vierzon Foëcy athlétisme, né en juillet 2015 de la fusion des clubs d'athlétisme de Vignoux, Foëcy et Vier-zon (ex-CAV).
(2) Brevet d'aptitude aux fonctions d'animation.
Véronique Pétreau